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Alimentation / Nutrition

Le flexitarisme, c’est quoi?

Le flexitarisme est un nouveau concept alimentaire, que j’ai évoqué succinctement avec ma recette de Quinoa au fenouil. Il mérite qu’on s’y attarde un peu plus !

Là encore, ce n’est pas pour céder à un quelconque phénomène de mode. Mais parce qu’il a toute sa place dans ma « passion des aliments ».

En réalité, beaucoup de personnes, déjà persuadées que le contenu de leur assiette a un impact certain sur leur santé, sont devenus flexitariens sans le savoir !

Il suffit de faire un tour d’horizon des concepts du flexitarisme pour comprendre qu’il reprend les bases d’une alimentation saine et raisonnée.

1) Les origines du flexitarisme

Inutile de chercher le mot « flexitarisme » dans le dictionnaire, car c’est un mot repris en 2004 (« Flexitarian » apparaît déjà dans les années 90 aux USA) par un écrivain et chroniqueur culinaire américain (Mark Bittman), pour désigner une alimentation basée sur le semi-végétarisme et flexible….d’où le néologisme !
Il a développé ce concept dans ses écrits et conférences, car il défend l’idée que notre alimentation influence notre santé…mais aussi la santé de la planète, en particulier à cause d’une consommation exagérée de viande et produits industriels.

Il est essentiel de comprendre que dans les décennies à venir, il va falloir trouver des alternatives écologiques et de santé publique pour réduire l’impact de cette surconsommation.
Certains, que je respecte, proposent déjà des solutions comme l’introduction des insectes dans notre alimentation occidentale (pratique déjà courante en Asie, en Afrique et Amérique latine). Mais en attendant que tous les Hommes soient prêts à l’accepter, le flexitarisme est déjà un grand pas dans cet avenir alimentaire….

2) Quel est l’impact de la surconsommation de viande pour la planète ?

Juste un petit rappel comparatif….

Pour produire 1 kg de Surface de sol (en m2) nécessaire Quantité d’eau (en l) nécessaire Gaz à effet de serre (en équivalent km en voiture)
bœuf 140 à 300 15 500 De 70 à 220 (veau)
porc 45 à 65 4 800 24
poulet 40 à 55 3 900 23
Légumes/pomme de terre 6 900 2

…les chiffres sont éloquents !

Précisons que : • Une part importante des terres cultivables est utilisée pour fournir l’alimentation des animaux d’élevage des pays développés… au lieu de nourrir directement les populations. • L’élevage participe aux émissions de gaz à effet de serre impliquées dans les perturbations climatiques. • La gestion de l’évacuation des déjections animales peut être compliquée et source de pollution, comme l’a prouvée par exemple la prolifération des algues vertes en Bretagne.

Et quand on estime que la population mondiale pourrait atteindre 9 à 10 milliards d’habitants en 2050, on comprend l’urgence de ces solutions alternatives.

Mais avant de sauver la planète, pensons aussi à notre santé actuelle !

3) Quel est l’impact de la surconsommation de viande sur notre santé ?

• Une pharmacopée impressionnante :

Pour prévenir ou traiter les infections dans leurs élevages, mais aussi pour accélérer la croissance de leurs animaux(pratique interdite en Europe, mais encore utilisée dans d’autres pays), beaucoup d’agriculteurs utilisent des antibiotiques, qui rendent les bactéries résistantes. D’où les difficultés grandissantes à soigner les infections dues à ces bactéries.

Malheureusement, on peut compléter ce constat avec l’utilisation d’hormones, d’anti-inflammatoires, de vaccins, d’antiparasitaires…..dont il va rester des résidus dans la viande que nous consommons. Même si les études tendant à dénoncer leurs méfaits pour la santé humaine sont encore contradictoires, il n’empêche que cela ne fait pas très envie de les retrouver dans notre assiette ! Et si ces substances ne sont pas toutes autorisées en France, l’histoire a déjà prouvé qu’on ne connaît pas toujours l’origine des animaux consommés.

• Plus de maladies :

Manger trop de viande (surtout rouge) exposerait à une surconsommation de graisses saturées et donc à un risque plus élevé de développer un cancer (colorectal en particulier),une pathologie cardiovasculaire (à cause d’une tension artérielle plus élevée), ou un diabète. Risque accru avec l’excès de sodium qu’on trouve dans les viandes transformées (charcuterie, saucisses….).

Mais le corps médical est de plus en plus convaincu qu’un excès de viande interviendrait dans l’hypertension, l’obésité, les attaques cérébrales et les maladies intestinales.
On évoque même son incidence sur le développement de maladies neurodégénératives comme Parkinson, la sclérose en plaques ou Alzheimer.

Bien sûr, tout reste à prouver, et les causes de ces maladies sont certainement multiples et la combinaison de bien d’autres facteurs alimentaires, génétiques et environnementaux.
Ne « diabolisons » donc pas à outrance cette viande que beaucoup de personnes adorent et qui fait partie depuis très longtemps de l’alimentation de l’Homme!

La bannir complètement n’est pas la solution, car elle peut être aussi source d’apports nutritionnels non négligeables en fer, zinc, vitamines, acides gras essentiels et protéines. Il est par contre très important de choisir un mode de cuisson sain pour la cuisiner (les cuissons douces !), et de privilégier des animaux issus d’élevages locaux, raisonnés, voire bio quand cela est possible…

Choisissons donc la modération…..que nous retrouvons dans le flexitarisme !

4) Comment devenir flexitarien?

• Les fruits et légumes sont privilégiés : on les choisit de préférence frais, de saison et locaux. • On y associe des céréales (sans gluten !) et des légumineuses, pour apporter des protéines végétales et des acides aminés. • On limite la consommation de protéines animales et d’acides gras saturés, en préférant la viande blanche, le poisson, les œufs et les fruits de mer…..certains flexitariens ne mangent de la viande que lorsqu’ils sont invités ou lorsqu’ils vont au restaurant…

• On n’utilise pas de produits raffinés : pas de sucre blanc (mais roux ou blond), des farines complètes (sans gluten pour nous !) et des grains entiers (quinoa, millet, riz, sarrasin amarante…).

Mais c’est aussi une certaine « philosophie » :

• On préfère la qualité à la quantité, pour pouvoir choisir des produits sains, bio quand c’est possible pour ne pas consommer d’OGM, pesticides, herbicides… • On cuisine le plus possible soi-même pour limiter l’apport en sel, mauvaises graisses, et additifs de toutes sortes (colorants, exhausteurs de goût, arômes, etc…).

• Comme expliqué au début de mon article, on limite son empreinte écologique et on se soucie du bien-être des animaux d’élevage.

Il faut maintenant souhaiter que le flexitarisme (ou régime flexitarien) trouve de plus en plus d’adeptes dans notre société moderne !

Et toi, es-tu prêt à réduire ta consommation de viande ? Quelle serait alors ta première motivation ?

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